Je hais le marketing, cette forme optimisée de la réclame. Cette pseudo science vieille comme le monde qui s'applique avant tout à elle même. Un bon publicitaire (est un publicitaire mort ?) c'est d'abord un publicitaire qui sait se vendre.
Un industriel avec un produit médiocre qui ferait appel à une agence de com' devrait se méfier. Comment pourrait-il être certains de la qualité des services proposés ? Après tout, si un publicitaire est capable de vendre un produit merdique, il est aussi capable de vendre son propre service même s'il est merdique. Le résultat ? Qu'est ce qui différencie le quidam de base à qui on vend de la poudre miracle à coup d'artifice de l'industriel ? Imaginons que la campagne de pub génère 2000 % de hausse de vente. Est-ce forcément une bonne affaire ? Puisqu'on a déjà été capable de vendre des clopes à des futurs cancereux en leur promettant une vie meilleure (à cheval avec un joli chapeau au milieu du desert), les 2000 % de hausse vont peut être finir par être néfastes à l'industriel.
Bon, prenons un exemple concret. Et pour éviter de citer une marque particulière, on va prendre un exemple dans le milieu politique.
A bout d'idées et en quête d'efficacité, les grands partis politiques ont fait appel aux grands publicitaires comme (de droite à gauche dans votre hemicycle) Franck Tapiro, Jacques Séguéla ou Frédéric Beigbeder (qui a eu l'élégance de se planter pour le PC, peut être pour montrer les travers de la réclame idéologique). Du slogan au produit dérivé en passant par les thêmes de discours, une panoplie complète est alors déclinée dans un foisonnement d'originalité qui ferait tourner la tête à la caravane du tour de France.
L'ultime objet, à mon avis et en attendant la suite, ce sont les tongs UMP. Je ne sais pas qui a eu cette idée (et même si je le savais, je le dénoncerais pas), mais il ou elle est vachement gonflé(e). En gros ce sont des tongs, donc des sandales en plastique, qui laissent dans le sable en surimpression les trois lettres UMP. Tout le monde en a parlé, et c'était le but... c'est d'ailleurs le but du marketing. Quoiqu'on pense du produit final qui n'est rien d'autre qu'une déclinaison du bob Pastis (J'ai dit que je citais pas de marque, Pastis c'en est pas une, Ricard oui, mais Pastis non, ou alors Pastis 51...) les tongs UMP se sont montrées d'une efficacité exemplaire.
Qu'est ce que je peux trouver à y redire ? Est-ce que rabaisser la politique au niveau du sous-produit de consommation me choque ? Oui... Mais bon, pour pigeonner des
électeurs avec ce genre d'artifice faut d'abord qu'il y ai des pigeons. Non, le propos de cet article c'est que le flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute (j'avoue, c'est pas de moi). A ma gauche (parce que forcément, c'est un sous marin de gauche, c'est trop gros) le flatteur dont je ne connais toujours pas le nom et qui a eu cette idée magistrale. A ma droite (vous verrez c'est cohérent), celui qui l'écoute, à savoir l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. Le flatteur, en quête d'un mauvais coup, révise l'histoire du marketing commercial à travers les siècles et analyse finement son produit. Il dispose d'un homme politique qui s'est fait connaître pour entre autre la lutte contre le racolage. Non, non, je ne dis pas que le marketing politique c'est du racolage (c'en est dans les faits, mais c'est pour la bonne cause), vous allez voir, c'est bien plus gros et plus marrant. Les sandales à messages subliminales n'est vraiment pas une première. C'est très très ancien et contrairement aux sandales UMP modernes en plastique, ça ne vient pas de chine même si le concept a plus de 2000 ans. En effet, les
prostituées grecques utilisaient déjà le même subterfuge avec des sandales laissant dans la poussière le mot "AKOLOUTHI" ("Suis-moi" en grecque ancien) derrière la dame au déhanché lascif. Voilà donc notre champion de la lutte contre la prostitution recyclant les techniques de femmes de petites vertues.
Oh !!! Je sais, c'est facile de se moquer, ce ne sont que des babioles mieux vaudrait s'intéresser aux idées du candidat, à ce qu'il dit. Il n'empêche, ces tongs avaient quand même bien l'objectif de faire parler du candidat, rameuter même des adhésions à un parti politique et qu'elles faisaient parties d'un plan média. Alors, soit, je participe au plan média je parle des tongs et de leur histoire.
Tout ça pour dire que le marketing, politique ou commercial, c'est quand même capable de vendre n'importe quoi au plus grand nombre et surtout sans aucune considération pour le produit. Pourvu que ça marche sur le moment coco, après on revendra une campagne pour rattraper le coup.